LES POSSIBLES *** (380 pages)
Virginie Grimaldi
Ce livre collector m'a été offert.
Juliane n'aime pas les surprises. Quand son père fantasque vient s'installer chez elle, à la suite de l'incendie de sa maison, son quotidien parfaitement huilé connaît quelques turbulences.
Jean dépense sa retraite au téléachat, écoute du rock, tapisse les murs de posters d'indiens, égare ses affaires, cherche son chemin.
Juliane veut croire que l'originalité de Jean s'est épanouie avec l'âge, mais elle doit se rendre à l'évidence :
il déraille.
Face aux lendemains qui s'évaporent, elle va apprendre à découvrir l'homme sous le costume de père, ses valeurs, ses failles, et surtout ses rêves.
Tant que la partie n'est pas finie, il est encore l'heure de tous les possibles.
Quelques passages.
{ Les titres s'enchaînent, et "Hush" et son nanana entonné en choeur, "Black Night", "Perfect Stranger", et chacun convoque un souvenir, et je danse, et je chante, et je pleure, et je vibre. Gaëtan m'enlace, mon père se déhanche, nous sommes en communion sur les mêmes accords. Ce ne sont pas des chansons, ce sont des éclats de vie. }
{ Il suffit qu'il comporte un bout de quelqu'un que j'aime pour que je ne puisse me résoudre à le faire disparaître. Je me retrouve ainsi avec des dizaines de photos quasiment identiques, a l'exception d'un imperceptible détail. }
{ Mon père n'a pas connu ça. Personne ne l'a consolé, personne ne l'a rassuré, personne ne l'a câliné, personne ne l'a encouragé. J'imagine le petit garçon des photos en noir et blanc attendre un amour qui n'est jamais venu, et ça me lacère le coeur. Mon père a vécu toute sa vie l'enfance qu'il n'a pas eue. Je reçois ses confidences comme des coups. }
(▼ pour moi ce beau passage ▼)
{ A peine a-t-on repris la route que j'ai déjà le dos en compote et bouffé un paquet de moucherons.
Mais je m'en fiche, parce que je suis la passagère du bonheur de mon père. }
Un livre que je conseille ...